21 août 1999

Tour des Annapurnas : Dharapani - Chame (Jour 4 )

Il fait relativement frais ce matin et on est tous un peu malades au réveil. Bien sûr, rien n’a séché, il faut remettre les habits mouillés, de toute façon le t-shirt est rapidement mouillé quand on marche. Petit déjeuner, règlement de la facture (1420 NRs à 4 pour la chambre, le dîner et le petit déj), et c’est reparti.
Mon ampoule me fait mal au départ. Au bout d’un certain temps, ça devient supportable. Départ à 8h50. A 9h15, je suis arrêté par un policier népalais qui me demande d’attendre à cause d’une explosion à la dynamite prévue sur le chemin à 9h30 : j’en profite pour lire le Lonely Planet et sa partie culturelle. Je suis rejoint par 2 Australiens et la Néerlandaise et son porteur qu’on a déjà croisés. Redépart à 9h45 et arrivée à Bagarchap à 10h05 où les autres m’attendent depuis un petit moment. En une petite heure, on est à Danakhyu. Pour la première fois, on voit des moulins à prières le long de petits murs : il faut les longer sur la gauche. On entre dans une région de culture tibétaine. Les maisons sont construites en pierre, les pierres étant calées par des longues poutres de bois. Il est 11h. Le chemin descend jusqu’à un pont où l’on pose pour une photo. Juste après, le chemin se sépare en deux, menant chacun à Chame, l’un par Temang, l’autre par Lattamarang. Mat choisit Temang, Fred, Dam et moi choisissons Lattamarang comme l’indique le Lonely Planet. Après une petite montée, on rejoint un petit pont d’où on aperçoit de près sur la gauche une chute d’eau à débit impressionnant : l’eau claire va se jeter en contrebas dans l’eau boueuse de la Marsyangdi, contraste saisissant. La montée se poursuit dans des marches avec un petit ruisseau qui y coule. On traverse ensuite une forêt, les arbres apparaissent beaucoup plus nombreux. Un grand pierrier apparaît, résultant de l’érosion de la montagne, il débouche sur la Marsyangdi.
Juste après, j’ai une grosse fringale, je n’avance plus du tout, Dam et Fred sont loin devant. Je les rejoins finalement, alors qu’ils m’attendent de l’autre côté d’un éboulis instable et boueux. Plus haut, un arbre est en train de tomber, on peut apercevoir ses racines dans la terre, et des petits cailloux tombent par moment. A son passage, Fred s’est pris une petite pierre dans la hanche. Un népalais me propose de prendre mon sac pour passer rapidement ce passage délicat. Je le suis d’un pas rapide, me sentant tout d’un coup très léger avec 12 kg en moins sur le dos ! Tout d’un coup, on entend un grand bruit et un grand rocher de 500kg nous déboule dessus, entraînant au passage plein de pierres. Un pas en arrière, et on est quitte pour une grosse frayeur, car le rocher est passé à 3m de nous. Le népalais s’est même pris une pierre au-dessus du genou, et il aura un gros hématome... Dam qui voulait me prendre en photo a du coup pris la pierre aussi. Refroidi par ce rocher, je décide de passer par un chemin qui contourne cette difficulté, accompagné d’un jeune Népalais. La montée est abrupte et la descente très raide, j’ai du mal à suivre son rythme, ça a l’air si facile pour lui ! Voilà, c’est passé, je rejoins le chemin. Arrivée à Lattamarang à 12h30, où je retrouve Fred et Dam pour déjeuner au Tatopani Lodge. C’est une bonne adresse, on y mange bien. En fait, ça appartient à la famille du Népalais qui me portait mon sac.

Départ 13h45 direction Kyuta. Le chemin monte et à un croisement, la grande route descend sur la droite jusqu’à la rive de la Marsyangdi, et un sentier monte sur la gauche. J’opte pour le grand chemin mais au bout d’un moment j’aperçois un sentier qui monte plus loin sur la gauche. J’hésite et finalement décide de remonter prendre le sentier qui monte. Je persévère au milieu de la végétation, et débouche sur un plateau. Le chemin mène sûrement à Kyuta mais il faut rejoindre Fred et Dam qui doivent m’attendre en route. Descente à fond pour rejoindre le sentier près de la rive. Je suis obligé de passer dans un champ d’orties pour le rejoindre. Aïe ! Aïe ! Et je fais le reste du chemin en courant jusqu’à un hameau où ils m’attendent depuis une demi-heure. Je suis furieux. Ma poussée d’adrénaline m’emmène même à marcher devant eux, c’est rare car leur rythme est normalement assez soutenu. Je manque de glisser sur un éboulis boueux où j’insiste car je vois des traces de pas. Je manque de mourir une deuxième fois dans la journée, et finalement je me calme.
On arrive au check poste de Kyuta à 15h50, puis il reste une demi-heure jusqu’à Chame (16h20). La ville est assez étendue car elle rassemble plusieurs administrations : à l’entrée, grand mur avec des moulins à prières, mais on traverse toute la ville, puis la Marsyangdi, pour se poser au New Tibetan Hotel & Lodge, isolé, mais très confortable, avec une bonne cuisine, et en plus qui se trouve juste en face de la Marsyangdi et près de 2 sources d’eau chaude. La mode du trouduc se poursuit : on joue aux cartes, puis partons dormir, non sans avoir soigné nos ampoules respectives. Mon ampoule au talon gauche a la taille d’une pièce de 5 francs...
suite...

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